Plus jamais ça ?

Article : Plus jamais ça ?
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28 février 2014

Plus jamais ça ?

L’actualité sur abcdetc se développe souvent en de multiples images. Parfois une seule suffit à ne plus savoir quoi dire…

palestiniens-Yarmouk

C’est une photographie qui a été prise le 31 janvier 2014 et qui a été dévoilée mercredi 26 février. Cette longue file d’hommes et de femmes qui peuplent une rue dévastée par les bombardements, ce sont quelques-uns des 18 000 réfugiés palestiniens du camp de Yarmouk, à Damas en Syrie, qui attendent une distribution d’aide alimentaire de l’UNRWA. Une aide hypothétique dans une ville assiégée : bloquées depuis le 8 février, les distributions ont pu reprendre lundi dernier. Une aide au compte-goutte : depuis janvier, l’UNRWA n’a pu donner que 7 500 colis de vivres aux habitants de Yarmouk, chaque colis permettant de nourrir 5 personnes pendant 10 jours.

“Une goutte d’eau dans un océan”, constate amèrement les humanitaires.

Avant la guerre, 160 000 Palestiniens vivaient ici, parmi de nombreux Syriens, dans ce qui était un quartier plein d’activité et de vie. Aujourd’hui, il est devenu une prison pour ceux qui n’ont pas fui.

“Mais au moins dans une prison, il y a de la nourriture. Ici il n’y a rien. Nous mourons à petit feu”, a confié à l’AFP via Internet un militant dans le camp qui se fait appeler Rami al-Sayed.

“ Parfois, il y une ribambelle d’enfants qui m’entourent et me supplient : ‘pour l’amour de Dieu, on veut manger, donne-nous à manger ’. Mais moi, bien sûr, je n’ai rien à leur offrir. […] “ Nous mangeons des herbes, nous en faisons parfois des soupes, mais elles sont amères. Même les animaux n’en voudraient pas. Et si vous allez dans des champs pour cueillir des herbes, un tireur embusqué vous tire dessus. […] C’est vraiment tragique. Dans les rues, vous voyez des gens très amaigris, leur visage sans vie. La tristesse se lit partout ”, raconte encore le jeune homme.

La tristesse partout, comme sur le visage de ces hommes et de ces femmes. Le dénuement, la faim. Plusieurs personnes en sont déjà mortes. Plus d’une centaine depuis octobre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Le chef de l’UNRWA, Filippo Grandi, a réclamé la levée du siège. Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution samedi 22 février appelant toutes les parties à libérer l’accès humanitaire aux zones peuplées. Et c’est sans doute pour appuyer cette résolution que le HCR a décidé de publier les photographies de Yarmouk. Dont celle d’aujourd’hui.

 » On dirait une apparition de fantômes ”, a commenté Filippo Grandi après sa visite au camp, lundi 24 février. Le mot est juste : depuis la première fois que je l’ai vue, cette image me hante.

Comme me revient en mémoire la formule “ Plus jamais ça ” clamée en découvrant l’horreur d’autres camps.

Combien de victimes palestiniennes et arabes faudra-t-il pour que la “ communauté internationale ” accorde la paix aux survivants ?

(photo : Haut Commissariat pour les réfugiés – HCR)

Si la rumeur selon laquelle l’Adagio du concerto d’Aranjuez serait inspiré par le bombardement de Guernica en 1937 a été démentie par la femme du compositeur, Joaquín Rodrigo, sa tonalité n’en demeure pas moins assortie à la photographie du jour. Et c’est aussi l’occasion de rendre hommage à Paco de Lucia qui vient de nous quitter. Même si j’ai personnellement plus qu’un doute, et de plus en plus, qu’il y ait un Dieu pour le bénir.

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Commentaires

Khadim
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La Syrie - à ce rythme on en sera encore aux discours dans un an, hélas !
Et à dénombrer les morts. La solution : espérer, comme toujours !

Abukm
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Cette image parle d'elle même comme tu l'as dit elle seule suffit.

Merci bien