JR (abcdetc)

Camp de Rome

Leonarda… Leonarda ! Leonarda ?

A force de lire ce prénom dans les journaux et de l’entendre répéter en boucle dans les radios (heureusement je ne regarde pas la tv), j’ai cru un moment que le second volet annoncé de l’Avatar de James Cameron aurait pour héroïne la sœur jumelle du héros de Titanic : Leonarda di Capria.

Mais non, j’exagère.

Mais les médias aussi exagèrent. Comme les membres de notre (de moins en moins) classe politique.

Généraliser un fait divers n’a jamais fait avancer une société, comme mélanger les rôles : si le chef de l’État vient justifier les faits et gestes du Préfet du Doubs, est-ce la secrétaire de cabinet de celui-ci qui assure la force de frappe ?

Bref.

Hier matin, j’écoutais distraitement les derniers avatars de ce feuilleton pathétique en me félicitant de la ligne résolument non-hexagonale de ce blougui, quand j’ai été rattrapé par… un camp de Rome.

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Une photographie à la une d’un de mes confrères en photographies m’apprenait que plusieurs centaines de personnes avaient décidé de camper en plein centre de la capitale italienne. Les plus enragés des dizaines de manifestants de ce week-end contre le coût social de la crise économique et qui doivent être reçu aujourd’hui par le ministre des Infrastructures et des Transports, Maurizio Lupi, pour lui faire entendre leurs revendications contre l’austérité, les expulsions et pour des logements moins chers.

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Ouf ! Rien à voir. Les migrations intérieures à l’Europe et le repli frileux des habitants dans leurs frontières n’ont aucun rapport avec l’austérité qui s’installe gaillardement dans l’Union.

Tour le monde le sait. En tout cas, je n’ai entendu personne depuis une semaine faire le rapprochement.

(photos : Tiziana Fabi, Guido Montani, Gregorio Borgia, Salvatore Laporta, Filippo Monteforte)

Absolument rien à voir.

Aux dernières nouvelles, il a toujours sa carte de séjour dont il demande le renouvellement par l’intermédiaire de ses relations du Chaâba.

Mais quand il mélange les genres, Rachid Taha le fait avec talent.

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A la machine

“Est-ce qu’on peut ravoir à la machine les sentiments ?” chantait Souchon jadis.

Je réponds non péremptoirement et passe à la suite.

L’image du jour nous vient de Syrie, où notre hypocrisie tourne à plein régime. Pendant que l a toute récente nobelisée Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) supervise le démantèlement de l’arsenal chimique du régime de Bachar el-Assad sous supervision onusienne, les combats se poursuivent à coups d’armes “conventionnelles” tout aussi meurtrières.

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Une photographie de combattant de l’armée libre syrienne, parmi les dizaines qui passent sur nos écrans chaque semaine. Et qu’on oublie tellement elles deviennent banales.

Une image sombre, avec juste quelques éclats de lumière, sur la fenêtre, le tireur embusqué… et la machine à laver.

Juste pour nous rappeler que, même pendant la guerre, les catastrophes qu’elle engendre, les déplacements, les migrations qui font débt par contrecoup dans nos pays occidentaux… il faut bien accomplir les tâches du quotidien : préparer des repas, ranger un peu les intérieurs, laver le linge.

Vivre. Survivre. Au sens propre et proprement.

(photo : Khalil Ashawi)

“La basse vient de la machine à laver de ma mère au Ghana.”

C’était la phrase de titre de l’interview sur Mondomix de l’artiste suisso-ghanéenne Joy Frempong, alias Oy.

Alors forcément, en la découvrant juste après avoir trouvé l’image du jour, je l’ai choisie comme musique complémentaire.

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Bienvenue

Le bilan ne cesse de s’alourdir… C’est la phrase convenue de ce genre de circonstances, à laquelle Internet donne toute sa dimension un peu macabre d’égrènement d’un compteur qui ressemble à celui d’un soir Téléthon en décembre. Les Philippins parviendront-ils à battre le record de victimes, japonais de mars 2011 ou haïtien de janvier 2010 ?

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Hier soir, au moment où je préparais ce billet, le bilan était de 144 victimes. Seulement… Au moins.

Mais même dans les moments les plus sombres, la lumière se glisse parfois. Aussi, j’étais heureux de trouver les deux dernières images d’un nourrisson en pleine réanimation à l’hôpital de Cebu touché lui aussi par le séisme.

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Et comme j’ai promis de donner ici autant de bonnes nouvelles du monde que possible, j’ai envie de croire que l’enfant a survécu, sa mère aussi, et qu’ils vivront tous deux dans un pays en reconstruction et en apaisement.

Et de lui souhaiter longue vie petit bonhomme ou petite bonne femme…

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(photos : Bullit Marquez, Erik De Castro)

Pour fêter l’arrivée de ce nouveau terrien un peu en détresse, je voulais vous offrir non pas une chanson, mais tout un concert de Calypso Rose, 73 ans dont 58 de carrière, et encore bien vivante. Et qui donne envie de l’être.

Mais l’intégration de la vidéo d’Arte n’étant pas possible ici, je vous laisse cliquer sur le lien

Désolé.


A Denis Sinyakov … et à tous ses collègues

Chez abcdetc, on aime les photographes Depuis 4 ans et demi maintenant que se poursuit ce blog*, ils ont fourni plus de 14.000 images aux 1672 articles qui ont été publiés ici.

Sans eux, pas de stupeur, d’indignation, ni de colère. Pas d’étonnement, d’émerveillement, ni d’éblouissement. Pas de dégoût ni d’admiration. Pas de tristesse ni de consolation. Pas de lumière ni d’ombres. Pas de lueurs d’espoir ni de cris de révolte. Pas de regard sur le monde.

Juste le silence.

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Il y a des images qui mentent. Il y a tant de manières de truquer, trafiquer, manipuler la photographie, bien sûr. Mais sans photographie, il y a plus encore de manières de mentir, d’occulter certaines réalités, de taire et de faire taire le monde.

En remerciement du travail qu’ils accomplissent aux quatre coins du monde, pour la survie de ce blougui et plus encore la vie de l’information, je mentionne leurs noms chaque fois que je le peux, que je le retrouve accompagnant leurs photos glanées sur le web.

Je leur rends hommage quand j’apprends leur décès en plein travail.

Et aujourd’hui je m’associe à eux, qui ont manifesté en Russie dimanche par dizaines pour demander la libération de leur collègue, Denis Sinyakov, arrêté fin septembre avec les militants de Greenpeace qui menaient une action contre une plateforme pétrolière en Arctique, tous accusés de “piraterie en groupe organisé” et qui risquent 15 ans de prison !

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Je sais que ma voix a peu de chances de parvenir jusqu’à Poutine, mais j’aurais honte de mon silence.

Comme pourraient avoir honte les dirigeants occidentaux, qui semblent ne pas voir que la Russie de Poutine est pire pour la liberté d’expression que le fut l’URSS. Surtout celle de Gorbatchev. Mais la victoire sur le communisme vaut bien certaines concessions.

Liberté pour Denis Sinyakov comme pour l’information…

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(photos : Alexander Demianchuk, Olga Maltseva, DR)

* ABCDETC existait ici avant d’avoir rejoint la communauté Mondoblog.

Sans commenter ni faire d’amalgame sur le droit de vote qui ne garantit pas la liberté d’expression… et sans transition.

Il ne vous reste qu’une semaine à peine pour voter pour votre candidat préféré pour le Prix Découverte RFI 2013. J’avoue que j’ai eu bien du mal à choisir mon favori. Et si je ne vous en propose ici que trois à découvrir, c’est aussi que je n’ai pas trouvé de vidéo pour chacun. Je vous laisse donc aller écouter les autres… et vous exprimer.

La Malienne Mariam Koné :

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La Congolaise Nteko :

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Le Rwandais Mani Martin :

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Et pourtant ils tournent !

Selon des sources en général bien informées, la traduction littérale des mots prononcés par Galilée après son abjuration en 1633 et qui ont inspiré le titre du jour serait plutôt “Et pourtant, elle bouge !”. Et selon les mêmes sources, le mathématicien-physicien-philosophe n’aurait rien dit du tout. Vue la peine qu’il encourait, on le comprend. En matière de courage, je n’ai aucune leçon à donner. Ni à recevoir. Merci.

Bref.

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J’ai voulu éviter l’amalgame hier, en annonçant que, comme chaque année, le Hadj était ouvert. Mais l’ouverture du pèlerinage annuel à La Mecque est un peu réduite par rapport aux autres années, pour cause de travaux d’extension de la grande mosquée de La Mecque et d’épidémie de coronavirus. L’Arabie saoudite ainsi réduit de 20% le nombre de visas accordés aux pèlerins étrangers et de 50% les autorisations pour ceux venant d’Arabie saoudite. Ça fera moins de monde sur l’habituelle photo des tours de Kaaba. Qui existe aussi en gif animé, on n’arrête pas le progrès :

Je pensais avoir trouvé la solution en voyant ce week-end une photographie en provenance de Surat, dans l’état indien de Gujarat, pendant la Navaratri (नवरात्रि, littéralement : “neuf nuits”) une fête hindoue qui célèbre, durant neuf nuits et dix jours, neuf formes de la Shakti, l’énergie féminine divine (selon les mêmes sources que ci-dessus).

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Vachement ressemblant, non ?

Sauf que… J’ai appris depuis que la même fête avait provoqué 115 morts et 133 blessés parmi les fidèles. Ça calme.

Reste donc le Brésil, où se déroulait samedi la procession en l’honneur de Notre-Dame d’Aparecida dans plusieurs villes du pays, dont Brasilia d’où m’est parvenue hier une troisième image.

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Mais… Les catholiques, contrairement aux musulmans ou aux hindouistes, ne tournent pas : ils restent en files. La cérémonie ne dure qu’un seul jour et il faudra attendre le 12 octobre prochain pour y participer de nouveau. Quant au Brésil, pour le moment, il donne quelques signes d’inquiétude.

Désolé, je n’ai plus de solution de rechange pour aller défiler en masses ferventes.

En conclusion, mon conseil sera donc celui-ci : faites comme Dieu(x) ; restez chez vous !

(photos : Caren Firouz, Amit Dave, Eraldo Peres)

A propos de tournée et de religions, etc. Elyas Kahn, artiste anglais d’origine indo-pakistanaise et d’immersion new-yorkaise, sillonne en ce moment l’hexagone. Avec les chansons extraites de son dernier album Brawl in Paradise (Rixe au paradis) dont le tubesque Bells :

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Ouverture

Hier matin, j’ai ouvert les yeux, ouvert mon lit, ouvert le frigo pour préparer le petit déjeuner, ouvert l’ordinateur pour avoir la radio et regarder mes mails, et lu en tête de la newsletter de 20 minutes (la première à m’arriver chaque matin) que Cohn Bendit déclarait : “Il faut ouvrir …”.

Et je vous parle pas du commentaire de Richard qui n’a rien à voir avec ce pauvre Cohn.

En allant lire l’article, j’ai réalisé qu’une fois encore, je n’avais pas lu (ou écouté) DCB jusqu’au bout. “Il faut ouvrir l’Europe”, déclarait-il. Joignant sa voix au chœur des hypocrites qui ont participé à la construction d’une “Union” ouverte aux marchandises, aux capitaux et tout dernièrement à la spéculation financière sur les pays à coup de rigueur qui n’ose dire son nom, en oubliant en chemin l’essentiel. L’humain. Et qui quand même…

Je me suis demandé ce que je pouvais dire ou faire d’autre. Et je me suis senti bien impuissant.

J’ai juste décidé de garder mon cœur ouvert, au cas où, parce que, pour… Sans trop savoir non plus.

Je n’ai pas su écrire le billet de lundi. J’ai presque failli laisser tomber. Et ça non plus n’aurait pas changé le monde.

Et j’ai croisé le sourire de ces enfants de Bangkok, jouant dans les rues inondées par les pluies de ces derniers jours. Parce qu’en Asie, c’est le ciel qui s’est ouvert. Alors j’ai gardé la photo et essayé de retrouver le sourire.

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C’est quoi le bonheur ?

(photo : Pornchai Kitiwongsakul)

Il y a des voix qui ne vous lâchent pas. Elle, c’est avant hier que je l’ai entendue à la radio. Elle passe le 28 octobre à Paris où je serai en pèlerinage. Ça tombe bien…

Extrait de No Deal, le tout nouvel album de Mélanie De Biasio à paraître la semaine prochaine : The flow.

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Les Pussy Riot Prix Nobel !

Les jurés du Nobel de la Paix sont comme ceux des prix littéraires : ils n’aiment pas qu’on décide à leur place. Ainsi, ils ont déjoué tous les pronostics, pour couronner l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Obscure, mais efficace, puisque ses membres sont actuellement au travail en Syrie pour superviser le démantèlement de l’arsenal chimique du régime de Bachar el-Assad.

D’ici au 30 juin 2014, nous précisent les gazettes. Les lauréats pourront s’intéresser ensuite aux autres stocks, dont ceux d’Israël qui ne veut pas ratifier la Convention sur l’interdiction des armes chimiques avant ses voisins israéliens, des Etats-Unis, qui n’ont détruit que 76% de leurs stocks, ou de la Russie qui n’en a supprimé que 46%, selon le dernier rapport de l’OIAC.

Les autres nobélisables attendront leur tour, comme la jeune Malala Yousafzaï qui se consolera avec le prix Sakharov, qui est au Nobel ce que le Renaudot est au Goncourt, pour rester dans la métaphore littéraire.

Mais elle est jeune et a encore de beaux jours devant elle, enfin c’est ce qu’on lui souhaite.

Pour Poutine, 61 ans, l’occasion risque par contre de ne pas se représenter de sitôt. Dommage : une telle distinction l’aurait peut être incité à fermer les camps de travail vestiges de l’URSS (ou se débattent encore les Pussy Riot qui ont elles aussi raté le Nobel), comme son homologue étasunien l’a fait pour Guantanamo.

Ah bon ?

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(photos : Tatyana Makeyeva)

J’ai hésité un temps entre Piaf et Cocteau, dont on célèbre le double cinquantenaire de leur décès simultané, avant de m’échapper de ce chauvinisme redondant.

Voici donc un hommage à Giuseppe Fortunino Francesco Verdi, dont on fête les 200 ans de la naissance.

C’est long un requiem, mais vous pouvez écouter sans tout regarder si vous avez autre chose à faire…

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