L’enfance, c’est encore le droit de rêver

Article : L’enfance, c’est encore le droit de rêver
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12 février 2014

L’enfance, c’est encore le droit de rêver

Dans un monde idéal, abcdetc n’existerait pas.

Plus d’indignation, de colère, de révolte, de rage ou de tristesse en regardant le monde. Il resterait les étonnements, les émerveillements, la douceur de joies simples. Et peut-être quelques histoires que je raconterais, comme autrefois à mes enfants, avant qu’ils ne s’endorment. Et rêvent.

Mais c’est aujourd’hui la Journée internationale des enfants soldats. Ils seraient 300 000 dans ce monde – loin d’être idéal – à participer à une trentaine de conflits dans lesquels ils sont les esclaves de la folie des hommes. Qui les prive de leur enfance. Et de leurs rêves.

“Je rêve encore du garçon de mon village que j’ai tué. Je le vois dans mes rêves, et il me parle et me dit que je l’ai tué pour rien, et je pleure.”

“Je rêve à ceux que j’ai tués. Je vois leurs visages. Parfois je m’assois et je pleure. Je ne veux plus les tuer. Je veux les oublier.”

“Parfois, j’ai peur de m’endormir. Parce que quand je dors, je rêve que je meurs.”

“Souvent, je rêve que je tire. Et je me réveille en sueur.”

Comme j’aimerais parfois que le monde ne soit qu’un mauvais rêve.

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Alors, pour accompagner cette journée et ces photos de sourire d’enfants sur des chars devenus inutiles et inoffensifs (en Afghanistan, en Bosnie, au Kosovo, au Liban, en Libye, en République démocratique du Congo ou en Syrie), j’ai eu envie de relayer un rêve.

Celui de Solveig & Véronique, deux trentenaires belges qui ont créé WAPA (War-Affected People’s Association) et qui récoltent des fonds afin de soutenir des petites associations locales qui luttent pour la réinsertion des victimes de guerre à travers le monde. Elles ont lancé, à la veille de cette triste journée, une opération originale de troc en chaîne qui durera jusqu’au 31 mars. J’y participerai et je vous invite à m’y suivre.

Changer le monde – même un tout petit peu – à partir d’une pipe ougandaise, c’est un beau rêve collectif, non ?

(Photos : Rahmatullah Alizada, Rodrigo Bravo, Rarhmat Gul, Junior D. Kannah, Allauddin Khan, Saeed Khan, Steve McCurry, Muhammed Muheisen, Tauseef Mustafa, Mohammed Salem, Reza Shirmohammadi, Sean Sutton)

Il a rejoint le collectif Univerbal en 2011 lors du concert “Enfants Soldats Stop” avec une reprise magnifique d’un tube inoubliable. J’ai retrouvé Kuku interprétant Calling You quelques jours plus tard. Ça reste somptueusement réconfortant !

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Commentaires

DEBELLAHI
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Rêvons avec nos enfants d'un monde pacifique et prospère, un monde où leur innocence et leur fragilité ne soient plus exploitées. Le poids de ces mots, l'impact de ces photos ne laissent pas de place à indifférence.

Nelson Deshommes
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waw, c'est marrant. Mais je garde encore l'espoir qu'un jour les adultes vont décider à travailler dur pour laisser un monde meilleur à nos enfants.

JR (abcdetc)
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Oui, rêver encore et laisser un monde meilleur. travailler dur, peut être, mais aussi réapprendre peut être à jouer…
Sourire

serge
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c'est marrant ça, quand l'art imite la vie comme disait Coppala... on voit sur ces belles photos des enfants en train de jouer sur des armes qui en ont tué des millions... l'horreur devient soudainement quelque chose de tres beau...

Sneiba Mohamed
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Belle synthèse de ces champs de bataille qui, on le voit, sont tous dans le tiers-monde. A la misère de ces pays l'Occident ajoute l'horreur de la guerre avec des armes "venues d'ailleurs". Triste constat aussi.