Réflexions sur la mondialisation

Article : Réflexions sur la mondialisation
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13 février 2014

Réflexions sur la mondialisation

Il faudra bien un jour réorganiser la mondialisation.

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Environ 200 personnes ont manifesté mardi 11 février devant la cour d’appel de Phnom Penh pour réclamer la libération de 21 syndicalistes arrêtés lors de la répression sanglante d’une grève d’ouvriers de 127 entreprises textiles le 3 janvier 2014. Bilan : 5 travailleurs tués, 39 blessés, 23 personnes arrêtées (2 personnes ont été libérées sous caution depuis). Le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté, provoquant une nouvelle colère.

A Bruxelles aussi on manifestait le même jour. Les militants d’achACT (Actions Consommateurs Travailleurs) réunis devant l’ambassade du Cambodge ont cousu une ribambelle de 160 billets de un dollar, qui représentent le salaire mensuel que réclamaient les ouvrier(e)s cambodgien(ne)s lors de leur grève. Le double de leur salaire actuel…

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“Ce n’est pas encore réellement un salaire vital, mais il s’agirait déjà d’un premier pas, pour permettre notamment aux travailleurs de se nourrir correctement, de ne plus tomber dans les pommes comme cela s’est passé à 4 000 reprises ces deux dernières années au Cambodge. Nous voulons simplement un salaire qui permet de répondre aux besoins fondamentaux des travailleurs”, a expliqué Carole Crabbé, coordinatrice d’achACT.

En lisant cela, une idée m’a traversé. Plutôt que de fermer nos frontières, comme la Suisse vient d’en montrer l’exemple, ouvrons-les ! Je suis sûr que H&M, Adidas, C&A, Gap, Esprit, et autres entreprises, qui s’approvisionnent au Cambodge et s’inquiètent du mauvais traitement infligé aux travailleurs locaux, seraient prêtes à payer 160 $ voire même 160 € par mois à ces travailleurs relocalisés dans les usines textiles fermées en Europe depuis quelques dizaines d’années. La baisse des coûts de transport compenserait largement cette légère augmentation de salaire. Les travailleurs européens étant alors bien obligés d’aligner leurs exigences salariales, on parviendrait même à une baisse massive (enfin!) de cet insupportable coût du travail.

Il faudra juste alors régler le problème de débouchés pour des jeans (ou autres produits) qui représenteront un demi-mois de salaire…

“Le travail n’est pas un coût, c’est la seule source de richesse. Un coût zéro du travail, ça s’appelle un camp de concentration.” Jean-Luc Mélenchon, France-Culture, 6 février 2014.

(photos : Mak Remissa, Tang Chhin Sothy, Robert Carmichael, Samrang Pring, Heng Sinith)

C’est sans doute à cause de l’évocation des vêtements. Hier soir en cherchant une suite musicale à ce billet, j’ai retrouvé – dans les archives assez mal classées – d’abcdetc le dossier de Çiğdem Aslan. Cette jeune Stambouliote ne s’embarrasse pas de frontières en mêlant les langues et les styles : Turc, Grec, Kurde, Bulgare, Rom, Latino… A l’occasion, elle sait aussi mélanger les robes dans une même vidéo…

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Commentaires

DEBELLAHI
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Conclusion sans équivoque. Un travail à coût nul, est une exploitation de l'Homme par l'homme (et la femme). La mondialisation dérive vers la généralisation de la médiocrité.