La liberté ou la mort ?

Article : La liberté ou la mort ?
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25 février 2014

La liberté ou la mort ?

Alors que le débat sur la mort de la presse face à la déferlante Internet est alimenté chaque jour de nouvelles informations sur la santé vacillante des journaux, il ne faudrait pas oublier que la mort des journalistes est encore l’une des premières entraves à la liberté de la presse.

Dimanche 23 février, des centaines de journalistes ont manifesté à Mexico et dans d’autres villes du pays pour honorer leur collègue, Gregorio Jimenez, retrouvé mort le 11 février à Veracruz, une semaine après son enlèvement, et pour saluer la mémoire de leurs autres confrères assassinés.

Selon les chiffres de l’organisation Article 19 (inspirée de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme sur la liberté d’expression), 75 journalistes ont été assassinés au Mexique depuis 2000, dont 15 à Veracruz.

Sur les marches de l’Ange de l’Indépendance à Mexico, cameramen, photographes, reporters, journalistes, chroniqueurs, écrivains, étudiants, membres d’organisations professionnelles, simples citoyens se sont réunis brandissant des banderoles marquées “Presse, ne tirez pas” ainsi que les portraits des journalistes victimes de l’entrave à la liberté d’expression. Elena Poniatowska, Prix Cervantes et doyenne des journalistes mexicains et toujours en activité à 81 ans, a juste rappelé devant un cercueil symbolique que c’était “une injustice et un scandale” que des journalistes soient assassinés en faisant juste leur travail.

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En pensant à une autre manifestation au Mexique, pour dénoncer d’autres assassinats, j’ai retrouvé cette phrase du dernier poème de Javier Sicilia :

Le monde n’est plus digne de parole
Ils l’ont étouffée à l’intérieur de nous

Et j’ai juste pensé que si le monde n’est plus digne de parole, il mérite encore qu’on en parle. Librement…

(photos : Jorge Ríos, Natalio Bernal, Julio César Aguilar, Jorge Medina, Marco Ugarte, Mario Castillo)

“La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas”, nous rappelle chaque mercredi le Canard enchaîné. Je dis ça en passant, en pensant à beaucoup de mes confrères que je me lasse de lire ou d’écouter…

Bref.

En écoutant A Long Way To The Beginning, le dernier disque de Seun Kuti paru hier, j’ai eu l’impression que l’Afro-beat avait retrouvé sa liberté. “Son histoire ne fait que commencer”, déclare d’ailleurs dans une interview à Mondomix le plus jeune fils de Fela. Commencement, recommencement, balbutiements ? 35 ans après le I.T.T (International Thief Thief) du père, le I.M.F (International Mother Fucker) résonne comme un hommage, un rappel, un réveil ?

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Vous êtes comme moi ? Frustrés de la brièveté de ce teaser… Je vous ai trouvé la chanson en intégrale. Mais sans les images, désolé…

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