Sans hésiter ?

Article : Sans hésiter ?
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17 septembre 2015

Sans hésiter ?

(Photo : Scott Barbour)

Parfois, en écrivant ces billets quotidiens, il m’arrive d’hésiter entre plusieurs sujets, plusieurs photos. Ou même d’hésiter à écrire, parce que je ne trouve rien à dire, pas les mots ou pas les photos.

Mais hier, je suis tombé sur Kane Petersen. Qui, heureusement pour lui, n’est pas tombé lors de sa traversée à 300 mètres au-dessus de Melbourne… malgré une crampe à mi-parcours.

Que voulez-vous : par nostalgie d’une profession que je n’ai pu embrasser pour cause de vertige intempestif, j’ai une admiration et même une certaine d’affection pour les marcheurs sur fil d’acier. Et même si Kane Petersen n’a battu que le record national et qu’il n’effacera pas le souvenir de Philippe Petit, j’ai eu un sourire de complicité pour lui.

Sourire partagé par plusieurs de mes confrères… La photo du jour s’est retrouvée dans plein de titres de la presse internationale. Très peu ma foi chez les francophones, mais abondamment chez les anglo-saxons :

  • Daredevil walks between two buildings on high wire 984ft above ground – with leg cramp (Mirror)
  • “Daredevil suffers leg cramp during Australia’s highest ever tightrope walk” (Metro)
  • Tightrope walker suffers leg cramp during daredevil stunt nearly 300m above ground (ITV News)
  • “Daredevil Kane Petersen in Eureka Tower tightrope walk” (Herald Sun)
  • Daredevil Kane Petersen in Eureka Tower tightrope walk (Adelaide Now)

Oserai-je vous avouer que j’ai d’abord cru que Daredevil était le surnom de Kane Petersen, avant que Wikipedia ne m’apprenne que “Daredevil est un personnage de comics appartenant à l’univers de Marvel Comics qui a été créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett dans la revue Daredevil n°1”. Et que “l’expression anglaise ‘daredevil’, souvent utilisée pour qualifier les acrobates ou autres cascadeurs, peut se traduire par ‘casse-cou’, littéralement ‘tenter le Diable’, de l’anglais dare (oser) et devil (diable). Il est souvent surnommé ‘L’homme sans peur’.

Moi qui en était resté à Davy Crockett en tant qu’homme qui n’a jamais peur…

Le plus drôle, c’est que juste après cette découverte linguistique, j’ai croisé en photos plein d’autres daredevils.

(Photo : Eli Martinez)

La plongeuse italienne Roberta Mancino dans le Golfe du Mexique : “Italian daredevil Roberta Mancino was completely unprotected when she swam just inches away from the huge jaws of an American crocodile.”

(Photo : Pedro Pardo)

Les plongeurs d’Acapulco, non loin d’elle.

(Photo : Landov)

Spencer Horsman, qui semble s’inspirer d’Houdini pour ses plongeons personnels quelque part au Canada.

(Photo : DR)

Robbie Madison, compatriote de Kane Petersen qui fait du surf en moto.

(Photo : Alkis Konstantinidis)

Et, toujours dans la série risques aquatiques…

Euh non…

La photo de ce réfugié syrien qui empêche ce gamin de se noyer ne date pas d’hier mais de dimanche dernier…

Et j’ai comme l’impression en voyant son visage qu’il a peur.

Et la sensation, en lisant le chiffre qui légende l’image de 500.000 migrants qui ont tenté le diable en 2015 pour venir jusqu’en Europe, que le monde n’a pas fini d’avoir le vertige.

Et quelques crampes.

Raison de plus pour applaudir Kane Petersen.

À cause de Davy Crockett, j’ai hésité entre Annie Cordy et Chantal Goya.

Mais je n’ai pas réussi à départager ces deux grandes dames de la chanson française qui survivront à Guy Béart.

Alors, à cause du funambule et après plusieurs tâtonnements de Raphaël à Grand corps malade, en passant par Gérard Lenormand et Thomas Van Eeckhaute accompagné par Lucille Marchel-Seumois

…j’ai retrouvé Jehan. Qui vacille comme s’il allait basculer mais s’en sort finalement pas mal de cette chanson de JR Caussimon et L Ferré : Le Funambule.

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Commentaires

René Nkowa
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C'est toujours un immense plaisir de lire tes billets, JR.
Je les mettrais tous dans mes Pépites, sauf qu'il faut faire de la place aux autres.

Excellent, encore une fois!