Par procuration

Article : Par procuration
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13 novembre 2015

Par procuration

J’ai longtemps gardé le silence sur mondoblog et m’en excuse auprès des quelques fidèles auxquels j’aurai manqué.

C’est que même la duplication de contenu demande un temps dont je dispose de moins en moins.

Mais, puisque j’ai longuement écrit aujourd’hui, je peux bien prendre un peu (plus) de temps pour copier-coller l’article du jour, en provenance d’abcdetc canal historique

voter-avec-ses-pieds

Il y a plus de 6 mois, je me suis coupé le doigt en faisant la vaisselle. Je n’ai pas dit sectionné hein ? Juste bien entaillé par le bord tranchant d’une assiette qui s’est cassée en deux sous la pression de l’éponge. C’est vous dire si je ne fais pas les choses à moitié ! Belle entaille et beau sang rouge. Et depuis une gêne de tout le doigt voire de tout le bras dans les bons jours. Et les mauvaises nuits.

Je ne vous dis pas ça pour me plaindre ni pour témoigner de mon abnégation à poursuivre mes activités dans l’adversité depuis tout ce temps. Malgré ce handicap, finalement tellement dérisoire comparé à d’autres que je tairai ici par pudeur.

Juste parce que j’avais rendez-vous ce matin chez un spécialiste de l’auriculaire. Et des autres doigts. De la main tout entière. Droite ou gauche, sans discrimination. En ce qui me concerne, c’est l’auriculaire gauche qui fut tailladé. J’ai omis de le préciser tout à l’heure.

Mais le rendez-vous a été reporté par la secrétaire médicale qui m’a appelé en fin de semaine dernière pour m’annoncer que le Dr X serait en grève ce vendredi 13.

Pas de chance, me dis-je in petto, en hésitant du coup à parier mon obole sur un hypothétique gain de 13 millions au loto du jour. Avant de demander à haute voix à mon interlocutrice les raisons de ce mouvement d’humeur de mon praticien et de grève de ses collègues.

La pauvre bafouilla quelque peu, m’expliquant que la grève était pour la loi santé. Que je pouvais consulter sur Internet. Je rectifiais,  pour moi la grève était sans doute plutôt contre et je voulais bien qu’on m’explique plus précisément contre quoi. La pauvre secrétaire bafouilla davantage, visiblement peu préparée à mes questions. Elle m’expliqua que c’était pour la défense des patients et de leur liberté d’accès aux soins et tralala, blabla… N’étant pas d’un naturel sadique, je n’ai pas prolongé le calvaire de la pauvre secrétaire si mal informée par son patron. Je lui ai juste demandé de transmettre à celui-ci que je n’avais pas besoin qu’on fasse grève à ma place. Et j’ai remis à plus tard mon rendez-vous.

C’est hier, en croisant les “informations” sur LCI, que j’ai appris de la bouche d’un représentant des médecins libéraux dont j’ai oublié le nom que je ne suis pas allé rechercher (désolé) que les protestations médicales portaient notamment sur la généralisation du tiers payant, que ces nobles praticiens ne veulent pas subir. “Nous ne voulons pas être les otages de la sécurité sociale”, précisait le brave toubib. Sans que le contredise son interviewer en lui faisant remarquer : 1° que les “otages ” de cette grève devraient être les usagers selon la logique éprouvée à l’égard des fonctionnaires et autres agents de service public, notamment dans les transports ; 2° que la sécurité sociale est quand même le dispositif qui permet aux médecins d’être payés, ce qui fait d’eux d’une certaine manière les collègues des fonctionnaires qu’ils aiment bien dénoncer…

Bref.

Après cette longue introduction très hexagonale et donc hors sujet, je suis allé voir chez les Grecs, qui eux aussi faisaient grève (mais sans procuration), pour protester (encore) contre l’étranglement de la rigueur dont il croyait s’être un peu débarrassé en votant pour Syriza. Et dont le gouvernement d’Alexis Tsipras a fini par accepter de leur resservir une nouvelle tranche. La grève du 12 novembre contre ce gouvernement Syriza était d’ailleurs soutenue par… Syriza. De quoi devenir schizophrène. Mais j’ai compris malheureusement que l’état des finances de la majorité des Grecs ne leur permettait guère de consulter les psychiatres de leur pays. Dont je ne sais pas de qui ils se sentent otages : de leur gouvernement ou du “quartet” qui a succédé à la “troïka” qui veille à l’orthodoxie libérale des remèdes imposés à leur pays. Et qui venait vérifier tout ça sur place mercredi, à la veille de la grève générale. J’espère qu’ils ont été coincés à l’aéroport au moins…

Bref (bis).

J’ai toujours mal au doigt et au bras. Et la démocratie a des soucis à se faire aussi bien en Grèce que dans le reste d’une Europe de plus en plus sourde aux alternatives.

Les peuples vont continuer à voter de plus en plus avec leurs pieds, comme le dit l’expression figurée. Incarnée aujourd’hui par cette image en provenance d’Haïti, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi pour protester contre le “vol” auquel se serait livré le président sortant, président Michel Martelly, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle, le 25 octobre 2015, plaçant son poulain Jovenel Moïse (à l’affiche ici piétinée) en première position avant le second tour…

Je sais. Ce billet vous paraîtra peut-être long et sans vraiment de logique.

Mais ma conclusion, d’à propos en à propos, est simple :

Je ne donnerai plus jamais de procuration, comme celle qui me comptabilisa (contre mes consignes de vote) comme électeur de Chirac en 2002. Et je conseillerais au président sortant, s’il décidait enfin à faire appel à mes services plutôt qu’à ceux de communicants désespérants de démagogie, de cesser de jouer à faire monter la droite extrême en espérant ainsi emporter un deuxième mandat. Car, en 2017 comme en 2002 (et en 2007 et en 2012), je me refuserai toujours à voter à droite pour soi-disant faire barrage à l’extrême droite.

Et je ne suis plus seul à avoir compris que François Hollande, pas plus que Ségolène Royal et tant d’autres de leurs “camarades”, n’est “pas de gauche”.

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(Photo : Dieu Nalio Chery)

“La réussite dans la vie dépend de plusieurs facteurs, tels que : la volonté, la détermination, la discipline, le respect des valeurs sacrées, la croyance en soi, la sincérité, l’assiduité au travail et surtout la patience. Sur le plan de la réussite collective, tout cela ne servira à rien si tous les membres d’une société, d’un groupe musical ou d’une organisation ne sont pas vraiment animés du même esprit ou s’ils ne partagent pas les mêmes aspirations et les mêmes rêves. En d’autres termes, il faut qu’ils aient tous le même but.”

Quitte à être long, je n’ai pas résisté au plaisir de vous recopier l’introduction de l’article qui m’a conduit jusqu’à Zenglen, groupe haïtien que je vous laisse maintenant découvrir tranquillement.

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