JR (abcdetc)

Une petite fin

Le calendrier de l’avent a perdu toute ses feuilles et bientôt son grand frère de 2013 le rejoindra dans les papiers à recycler.

Avant quelques jours de trêve et de rétrospective, je vous offre la dernière image de l’année. Une photographie qui nous vient d’Hyderabad où l’on fête peu Noël mais où le sourire a encore du sens. Puissent ces enfants, qui vous saluent de la part de toute l’équipe d’abcdetc, allumer des sourires pour éclairer ce jour de Noël et les suivants.

Hyderabad

(photo : Mahesh Kumar A.)

Une fois n’est pas coutume : c’est la musique qui nous parle de l’actualité du jour, avec un hommage à Mikhaïl Kalachnikov qui nous a quitté. Ce bienfaiteur de l’humanité, sans lequel on s’entretuerait peut être encore à la baïonnette, exprimait paraît-il quelques regrets concernant sa célèbre invention : “J’aurais préféré inventer une chose plus utile, par exemple une tondeuse à gazon…” Je doute pour ma part que cela eût fait un tube.

Goran Bregović et son Orchestre des mariages et enterrements nous interprètent Kalachnikov !

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Trop jeune pour mourir

J’ai trouvé la première photographie hier dans la sélection des images du jour de Reuters.

Un cliché signé Bassam Khabieh, le photographe qui a signé l’image des enfants à la balançoire de Damas et qui répond à ma question de ce jour-là : y a-t-il encore des chats en Syrie ?

Bassam-Khabieh

Le pauvre chat du jour a l’air un peu en péril sous les décombres causé par un bombardement des forces “loyalistes” sur Damas. Alors, j’ai de nouveau recherché si j’en trouvais d’autres.

Et la réalité est venue me rappeler qu’il y a pire sort que celui des chats.

Molhem Barakat est mort le 20 décembre dernier alors qu’il photographiait les combats entre rebelles et loyalistes autour de l’hôpital al-Kindi d’Alep, où plus de 200 personnes ont également trouvé la mort.

Molhem Barakat était tout jeune. Pas plus de 17 ou 18 ans. Il avait commencé à prendre des photos de manifestations avec son téléphone portable, avant de s’équiper d’un matériel plus professionnel et de travailler régulièrement pour l’agence Reuters qui lui a acheté des douzaines de clichés. Et peu importe de savoir si l’agence a suffisamment communiqué ou pas autour de ce décès. Cette mort, une parmi les 100 000 qu’a causées la guerre en Syrie, est aussi absurde et injuste que cette guerre.

abcdetc a recherché dans ses archives et n’a trouvé aucun cliché signé Molhem Barakat. Aussi, pour lui rendre hommage (en silence parce qu’il ne servirait à rien de se mettre à hurler de quelle douleur ?), je lui consacre aujourd’hui cette rétrospective posthume à travers une vingtaine de ses photographies de ces six derniers mois.

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Au-delà de la guerre, les images de Molhem Barakat montrent la vie. La vie qu’il aimait visiblement autant que son pays et ses habitants. Et leurs chats…

(photos : Bassam Khabieh, Molhem Barakat, DR)

Pour accompagner les images et les nouvelles du jour, j’avais besoin de quelque chose d’à la fois fort et doux. Comme une voix soul avec un accompagnement acoustique au piano.

Du haut de ses 19 ans, Izzy Bizu est à peine plus âgée que Molhem Barakat. Mais elle a toute la vie devant elle. Et déjà un sacré talent.

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Une chance sur trois

Il y a une chance sur trois que l’électricité qui a alimenté l’ordinateur sur lequel j’ai écrit ce billet ait été produite avec de l’uranium nigérien. Mais au Niger, 90 % de la population n’a pas accès à l’électricité.

Cherchez l’erreur.

Sans aller jusqu’à demander la construction d’une centrale nucléaire dans leur pays, plusieurs centaines de Nigériens ont participé samedi à Niamey à une manifestation (faible selon les uns et gigantesque selon les autres) pour dénoncer le partenariat “déséquilibré” entre Areva et leur pays. Le groupe français, qui exploite depuis déjà une quarantaine d’années les mines d’uranium dans le nord du pays, exploiterait aussi les habitants, ne reversant au Niger qu’une maigre partie de ses bénéfices… d’exploitation.

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Le contrat entre Areva et l’état nigérien expire le 31 décembre prochain et les négociations sont l’occasion d’un bras de fer. Niamey envisage de porter la redevance versée par le groupe de 5,5 % à 12 % du chiffre d’affaires, tandis qu’Areva évoque un titre minier octroyé en 1968 par le Niger qui prévoit des clauses de stabilité de 75 ans, “donc jusqu’en 2043”, s’insurge Ali Idrissa le coordinateur du Rotab (Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire) qui exige un peu plus de transparence concernant les chiffres réels du business de l’entreprise française. Entreprise nationalisée à 80 % et qui pleure sur la baisse de la demande d’uranium suite à la catastrophe de Fukushima et la hausse de ses coûts d’exploitation.

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Oxfam a lancé une campagne pour peser sur ces négociations afin que les profits générés par l’uranium nigérien bénéficient d’abord au Niger qui reste l’un des pays les plus pauvres du monde.

Après avoir rédigé ce billet, j’ai signé hier la pétition lancée par le Rotab et Oxfam demandant un rééquilibrage des bénéfices de l’uranium.

Pour que plus de 10 % des Nigériens aient accès à l’électricité. Et qu’ils aient de quoi la payer (près de 60 % des Nigériens vivent avec moins de 1$ par jour). Quitte à rogner sur les bénéfices d’Areva. Quitte aussi à payer plus cher l’électricité qui m’a servi à protester contre l’injustice…

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(photos : Boureima Hama)

Pour étoffer quelque peu l’iconographie du jour, j’ai voulu trouver d’autres images de la manifestation de samedi dans les rues de Niamey. En cherchant notamment avec le nom du photographe, Boureima Hama. Je n’ai rien trouvé de plus. Mais j’ai découvert ces sessions acoustiques en provenance de Niamey, avec Salam Boureïma :

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(En)fermé

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, dit le proverbe.

Disons que ce blog est une fenêtre qui peut bien être entrouverte. Et qu’en ce jour où encore des millions de mes concitoyens vont tenter d’apaiser leur fièvre consumériste dans des magasins qui leur tendent leurs rayons, leurs tiroirs-caisses et le sourire de leurs employés gavés de primes dominicales, bref en ce dernier dimanche avant Noël, abcdetc pouvait bien s’entrouvrir.

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Surtout pour partager ces images du père Noël.

Le vrai ?

Écoutez, à force de croiser des bonhommes en rouge par centaines depuis quelques semaines déjà dans les galeries de mes confrères où je fais mon marché, je ne sais plus distinguer le vrai du faux, ni celui qui serait “comme les autres, en différent”.

Vrai ou faux, le père Noël est parfois indésirable. Comme ici en République tchèque où il a été enfermé au zoo de Prague pour protéger les populations locales contre cette “espèce invasive très agressive”, comme l’a expliqué à la presse le porte-parole du parc, Michal Stastny. Selon un sondage, 80% des Tchèques sont d’ailleurs allergiques à ce personnage d’importation et lui préfère le Jezisek (petit Jésus) national.

En attendant son extradition vers son pays d’origine, le père Noël du zoo bénéficie d’un traitement adapté, avec un régime à base frites, de hamburgers et d’un soda d’origine étasunienne, lequel – rappelons le – N’A PAS INVENTÉ le père Noël.

(Photos : Petr David Josek, Dimír Šťastný, Tomáš Adamec, David W Cerny, Filip Singer)


Pas vraiment un supplément dimanche, mais on m’a adressé ça suite à la publication de ce billet.

Le Nativité par François Morel. Savoureux…

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Au bord d’une épaule

Il est beau cet enfant blotti au creux de l’épaule de son père. Se laissant porter. En toute confiance.

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Il y a, dans son regard et son attitude, le doux abandon, l’assurance, le sentiment de sécurité absolue que peuvent donner les bras d’un père. L’absolue croyance que rien de grave ne peut arriver.

Il y a, dans le regard et l’attitude de son père, la sensation du contraste : l’inquiétude, le danger, l’appréhension de ce qui peut arriver.

Être père c’est aussi ça : ce mensonge sécurisant et cette manière de porter à la fois son enfant et la peur du danger qui le menace.

Le fils et le père ont été photographiés jeudi, alors qu’ils arrivaient à la base des Nations unies à Juba.

Moins de deux ans et demi après sa naissance, le Sud Soudan est en pleine crise d’enfance. Au bord du précipice, selon le président Obama cité par Le Monde dont les correspondants hésitent pour leur part entre bord de l’explosion et bord de la guerre civile. Tandis que RFI prédit le bord de la catastrophe. Avec un point d’interrogation…

En tout cas pas le bord d’une épaule rassurante.

Hier, l’ONU évacuait par hélicoptère son personnel d’une de ses bases du Soudan du Sud, où la veille deux de ses casques bleus avaient été tués. Ainsi qu’au moins 20 des 36 civils qui y avaient trouvé refuge. C’était la seconde base des Nations unies dans le pays : celle d’Akobo, dans l’est du pays.

Combien de temps le fils et leur père resteront-ils “protégés” à Juba, dans un pays au bord de l’abandon ?

(photo : Goran Tomasevic)

J’avais choisi la musique de la dernière mosaïque nostalgique de l’année avant de trouver cette photo et de recevoir ces tristes nouvelles du Sud Soudan.

Mais ce tube de 1971 (disque d’or en France et aux Pays-Bas, 1,2 millions de 45 tours vendus…) résonne encore dans l’actualité.

Non, rien n’a changé…

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Avec :

  1. Les Poppys, bien sûr ! Mes idoles d’alors…
  2. Les mêmes Poppys en version italienne : Yo No Cambia Mai
  3. Billy Ze Kick
  4. Edouard Nenez
  5. Les Enfoirés (version 2003, je crois…)
  6. Yannick Noah
  7. Anna Flint
  8. Benoit Poelvoorde dans Cowboy


Le monde a tellement besoin de doudous !

Plus que cinq jours à tenir !

Selon les situations ou les caractères, ce seront 5 jours de fébrilité ou 5 jours d’appréhension. Il y a de plus en plus de personnes qui redoutent l’arrivée de Noël, à cause de trop d’impératifs, de trop de cadeaux inutiles à trouver, puis à recevoir, de l’indigestion anticipée à l’évocation de ces repas qui pourrait nourrir toute une semaine, de ces réunions de famille où ressortiront les vieilles rengaines serinées par les mêmes personnes jouant les mêmes rôles, avant de se souhaiter Joyeux Noël sans vraiment savoir ce que cela peut vouloir dire. Sans parler des 20 % de solitaires (déjà évoqués dans ces pages) qui ne se consoleront même pas des repas de famille interminables auxquels ils auront échappé. Et ceux qui n’ont pas le cœur à se réjouir…

Mais je n’oublie pas ceux dont le cœur bat plus fort à chaque fenêtre ouverte dans le calendrier de l’avent, ceux qui – enfant ou en ayant gardé l’âme – espèrent recevoir ce qu’ils ont demandé si fort, au Père Noël ou à la vie, ceux qui trouveront dans toutes les lumières déployées un peu de chaleur supplémentaire pour des sourires à partager. Ceux qui ne croient pas forcément en la naissance d’un sauveur ou à la bedaine du Père Noël, mais qui croient fermement en la vie…

Tellement fort.

Comme ces deux hommes photographiés à Tacloban aux Philippines, un mois et demi après le passage du typhon Haiyan qui a tout dévasté, causé la mort de 6 000 personnes et la disparition de 1 600 autres, forcé 4 millions de personnes à partir ailleurs… Ces deux hommes qui dressent un sapin qu’on pourrait juger dérisoire, mais qui signe leur détermination, leur envie, leur foi. Dont je ne sais pas à quel Dieu elle s’adresse, mais que j’ai envie de partager.

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Surtout en voyant les nounours déposés au pied du sapin et en pensant aux nouveaux doudous qu’ils deviendront dans moins d’une semaine !

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(photos : Erik De Castro)

Les plus perspicaces, les plus attentifs, les plus fidèles des lecteurs auront sans doute perçu la teinte de mélancolie qui traverse le billet ci-dessus. C’est un beau sentiment la mélancolie en plus d’être un beau mot. Je ne vous parlerai pas de mon Noël à venir…

Je vous laisse juste écouter Teresa Salgueiro. L’ancienne chanteuse du groupe Madredeus n’a rien perdu de sa puissance en partant pour une aventure en solo, comme en témoigne ce morceau A Estrada extrait de son album O Mistério.

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Dangereux ?

C’était hier la journée internationale des migrants. Au total, 232 millions de personnes dans le monde.

En Israël, ils n’étaient qu’une ou deux centaines à manifester la veille, mardi 17 décembre, devant le bureau du premier ministre, Benyamin Netanyahu. Ils ont été arrêtés et ramenés en bus dans leur prison. Ils auront mis moins de temps pour faire le voyage retour… Ils avaient marché deux jours pour venir du centre de détention ouvert de Holot, situé dans le désert du Néguev à proximité de la frontière égyptienne.

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“Israël dit que Holot est un ‘centre ouvert’, mais il ressemble à une prison et est géré comme une prison, avec trois appels par jour”, a précisé l’un des manifestants.

Ces centres ont été créés par une loi controversée votée le 10 décembre, prévoyant la détention des immigrés clandestins, pendant un an maximum et sans procès. Les parlementaires de gauche dénoncent la création de ces prisons et ont saisi la Cour suprême israélienne. Mais à droite, on se félicite de cette loi “anti-infiltration”.

“Nous ne sommes pas embarrassés par cette loi, mais nous l’aurions été si nous étions restés impuissants face à cet aspect de la défense israélienne”, a défendu Gideon Saar, le ministre israélien de l’Intérieur. “Si cela ne tenait qu’à moi, on les renverrait tous dans leur pays”, a renchéri la présidente de la commission de l’Intérieur du Parlement israélien, la députée Miri Regev, membre du Likoud du premier ministre Benyamin Netanyahu.

“Une loi est une loi et nous sommes déterminés à la faire respecter”, a sobrement déclaré le premier ministre après l’arrestation des manifestants. Et peu importe si elle ne respecte pas la Convention des Nations unies pour les réfugiés qui oblige les États à étudier les demandes d’asile.

Sur leurs pancartes, les manifestants avaient écrit en hébreu ou en anglais. Sur l’une d’elles on pouvait lire : “ Nous sommes en danger, pas dangereux ! ”.

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(photos : Amir Cohen, Oren Ziv, Uriel Sinai, Tomer Neuberg, Eliyahu Hershkovitz, Hadas Parush, Ammar Awad, Menahem Kahana, Abir Sultan,Yonatan Sindel)

Leave To Remain (Permis de séjour)… C’est le titre du premier album de Wara, un groupe londonien dont les neuf membres viennent du Ghana, du Congo, de Cuba, d’Argentine, du Venezuela, du Chili, d’Espagne ou d’Angleterre. Une fusion géographique et musicale.

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Amarsi?… Che casino!

Chez abcdetc, on a les mêmes contraintes que chez Claire Chazal ou chez David Pujadas : on ne peut pas parler de tout !

Je sais, j’ai déjà utilisé le même genre d’excuses il y a un mois tout juste, en publiant l’image du doudou des Philippines.

Et c’est ce même jour justement que j’avais zappé le sujet de la manifestation du mouvement No Tav le 16 novembre à Suse en Italie, contre le projet pharaonique (26 milliards d’euros de devis à l’heure actuelle) du TGV Lyon-Turin.

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AFP / Marco Bertorello

Et c’est la photo de Nina de Chiffre embrassant un policier sur son casque qui avait attiré mon attention sur cet événement. J’ignorais alors, comme mes confrères, le nom de cette jeune fille de 20 ans, mais j’avais alors autant admiré le panache de son geste que réprouvé ce policier sans aucun opportunisme ni aucune galanterie qui avait gardé sa visière baissée.

Le sens du devoir !

Mais les choses ne se sont pas arrêtées là. Et si l’on connaît aujourd’hui le nom de Nina de Chiffren, c’est qu’elle fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle et insulte à personne représentante de la force publique”. Plainte déposée non par l’agressé lui-même, mais par un syndicat de policier qui dénonce ce “geste irrespectueux” en expliquant : “Si le policier l’avait embrassée… mais cela aurait été la troisième guerre mondiale, doit-on accepter que l’on puisse faire ce genre de choses à un homme qui fait son devoir ?”

Ah, le sens du devoir…

Le jeune policier, Salvatore Piccione, a pour sa part déclaré sobrement que son uniforme l’obligeait à “ne pas réagir à la provocation”.

On a échappé à la troisième guerre mondiale et abcdetc a failli ne pas en parler ? Veuillez m’en excuser. Mais je crois avoir maintenant fait mon devoir.

Quant au titre du jour, il s’agit du titre italien du film plus connu chez nous sous le nom de Et la tendresse?… Bordel ! Mais j’ai cru comprendre que la traduction littérale en était : Aimer l’autre? … Quel gâchis! Sans commentaire.

(Photo : Marco Bertorello)

Aucun devoir de réserve chez Azam Ali & Loga Ramin Torkian. La chanteuse percussionniste et son chef d’orchestre multi-instrumentiste ont quitté l’Iran pour le Canada, avec leur jeune fils Iman, afin de trouver la paix et la plénitude. Leur dernier disque, Lamentation of Swans : A Journey Towards Silence, qu’ils ont composé en duo et en tête-à-tête, laisse entendre qu’ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient.

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D’un drapeau à l’autre

Pendant 6 minutes et 16 secondes exactement !

Les Bangladais ont battu hier un record du monde, en se réunissant à 27 117 volontaires – étudiants, militaires, quidams – et en composant, à l’aide de panneaux rouges et verts, le plus grand drapeau du monde. Le précédent record était … pakistanais.

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Cet événement marquait justement les festivités du 43e Jour de la Victoire qui célèbre l’ultime victoire contre le Pakistan, dans la guerre de 1971, et l’indépendance du pays.

Mais d’autres événements, hors programme officiel, ont marqué cette journée et la semaine qui l’a précédée.

La pendaison, jeudi 12 décembre, du chef islamiste Abdul Kader Mollah, dirigeant du parti islamiste de l’opposition Jamaat-e-Islami condamné pour “crimes” pendant cette guerre d’indépendance, a ravivé les tensions entre les différentes communautés du pays. Plusieurs manifestants se sont rassemblés dans le pays, célébrant cette exécution ou manifestant violemment leur colère, et l’on dénombre une trentaine de tués dans les affrontements depuis la pendaison.

Dimanche, une nouvelle grève, organisée par le Jamaat-e-Islami, a perturbé le pays, notamment les transports. Ce même jour, la Fédération des chambres du commerce et de l’industrie du Bangladesh organisait dans les rues de Dacca une manifestation appelant au calme. Les drapeaux étaient blancs.

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Enfin, ceux des manifestants !

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(photos : SK Enamul Haque, Andrew Biraj, Munir Uz Zaman, DR)

Ce sont pas moins de 5 records mondiaux qu’évoquait l’un des journaux de Dacca que j’ai parcourus pour préparer ce billet.

Au-delà du spécialiste en arts martiaux, Mak Yuree, capable de briser trois battes de base-ball d’un coup de tibia, ou Wasik Farhan Roopkotha qui a récemment été nommé, à 7 ans, expert en informatique plus jeune du monde, je me suis intéressé à la chanteuse et parlementaire Momtaz Begum, qui détient le record du nombre d’albums (700). Intérêt sans suite… J’ai alors cherché la trace d’Amader 71, un disque de 71 morceaux par autant de groupes différents du Bangladesh. Mais l’album est prévu pour sortir l’an prochain et le groupe qui a piloté le projet, Durbin, m’a emmené sur une page pas du tout musicale avant que je déniche une vidéo.

Mais je suis désolé, en cricket je soutiens l’Inde !

Bref.

Il y a failli ne pas y avoir de musique aujourd’hui.

Heureusement, mon collègue et manager m’a dit l’autre jour : “Écoute ça !” Alors je partage avec vous la découverte de Cody ChesnuTT, un “troubadour de la soul” qui n’a aucun rapport avec le Bangladesh. Je sais…

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Un grand pas en arrière ?

“ Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ”, prévoit la Déclaration universelle des droits de l’homme dans son article premier.

Après, ça se complique.

Alors que les homosexuels accèdent dans de nombreux pays au droit au mariage, voire à la procréation, l’Inde a fait la semaine dernière un grand pas en arrière.

La Cour suprême indienne a en effet cassé mercredi dernier un arrêt pris par un tribunal de New Delhi en 2009, qui dépénalisait les rapports entre adultes consentants de même sexe, ressortant de la poussière pour l’occasion l’article 377 du code pénal, rédigé par les Britanniques en 1860, qui criminalise “ les relations charnelles contre nature ”.

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(À abcdetc on s’est interrogé au passage pour savoir si les sculptures du temple de Khajurâho, qui datent du Xe siècle soit bien avant la colonisation britannique, entrent dans la catégorie des “ relations charnelles contre nature ”.)

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Plusieurs dizaines de représentants des communautés gay et lesbienne ont manifesté depuis dans plusieurs villes du pays, de Bombay à Calcutta en passant par New Delhi. Ils ont reçu le soutien de nombreuses ONG, dont Amnesty International qui estime que ce jugement “ ramène l’Inde en arrière de plusieurs années vis-à-vis de son engagement de protéger les droits élémentaires ”.

Le gouvernement indien, interpellé par ce jugement qu’il “ revient au Parlement de légiférer sur ce sujet ”, a annoncé son intention de se mettre au travail pour rétablir les droits des homosexuels. Il n’a pas précisé s’il entendait également légiférer pour limiter les droits des homosexuels des autres pays, notamment en matière d’achat d’enfant pour pallier une certaine difficulté dans l’exercice du “ droit ” à la procréation.

(photos : DR, Arkaprava Ghosh, …)

Conçu à Calcutta, mais né en Angleterre, Arun Ghosh joue aussi bien de sa double appartenance culturelle que de la clarinette, comme en témoigne son dernier album, A South Asian Suite, dont il nous interprète un extrait en direct depuis son salon !

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